Inauguration express d'un stand éphémère
Ce matin, Jean Germain est venu, en présence de nombreux élus et officiels, inaugurer le stand phare de la Foire de Tours 2011 : celui de la maquette du futur tram. Le maire de Tours est arrivé vers onze heures sur un stand ouvert uniquement aux élus, officiels et journalistes... et à une délégation représentant les salariés de Fil Bleu. Quelques minutes d'un dialogue social cordial, mais sous les huées de militants anti-abattage d'arbres que l'on comptait sur les doigts d'une main, tandis que la maquette était toujours dissimulée sous sa bâche bleue. Très rapidement, le maire a dévoilée la rame sous quelques applaudissements (sans compter ceux, ironiques, des quelques mécontents restés derrière les grilles), sans musique ni scénographie particulière.
Après une séance photo devant et dans la vraie-fausse rame de tramway, le stand a été ouvert à tous les visiteurs de la Foire qui ont pu découvrir leur futur moyen de transport. Alors on discute, on regarde, et les premiers commentaires sont plutôt positifs. L'équipe de communication, habillée en blanc, distribue quelques documents aux premiers visiteurs.
Voilà franchie une étape importante, bien qu'entièrement symbolique, du projet de première ligne de tramway, car la rame représente à elle seule tout le projet. Le passage, dans l'imaginaire des gens, de l'image de synthèse à l'objet concret, quand bien même factice, se devait d'être exemplaire. La fête n'aura pas été trop gâchée par les activistes anti-abattage.
Un design sobre mais pas banal
Ce qui marque le plus en entrant dans la rame, c'est le contraste entre l'extérieur et l'intérieur. Dehors, c'est un objet sans couleur, qui se prendrait presque trop au sérieux. La brillance rappelle un bijou haut-de-gamme, souligné par des feux à diodes qui font penser à des incrustations de diamant. Les célèbres rayures noires et blanches de Daniel Buren, au niveau des doubles portes, se prolongent sur le quai dans une verticalité qui coupe l'effet de longueur de la rame. La fameuse livrée miroir, peut-être moins brillante qu'attendue, reflète les silhouettes des voyageurs qui attendent sur le quai. Franck Tesseire, de CitéTram commente le design avec enthousiasme : « Le travail de Buren sur un objet mobile, c'est une première mondiale, insiste-t-il. Le voilà, le quatrième paysage ! », lance-t-il en s'installant sur une banquette.
Il faut dire que l'intérieur nous y invite franchement. La variété des assises surprend : strapontins, canapés, banquettes doubles ou banquettes en U plus originales, il y en a pour tous les goûts, toutes les générations, tous les profils de voyageurs. On est loin des sièges de série habituellement installés par Alstom ! Et il est là, ce contraste. Après la sobriété de l'extérieur, tous ces sièges donnent une tonalité ludique au voyage. Cette impression est amplifiée par le jeu de couleur : une des faces latérales est entièrement rouge primaire, tandis que le sol est gris anthracite. Les selleries prennent une teinte gris moyen. Le bois n'est pas en reste avec des teintes claires. Les usagers du bus retrouveront aussi les couleurs des véhicules neufs dans les barres de maintien vert clair.
Les composants blancs ou gris clair, présents en nombre, associés à de larges baies vitrées légèrement teintées en gris, garantiront une ambiance lumineuse à bord. L'éclairage, entièrement assuré par LED (diodes électro-luminescentes), variera en couleur au fil des saisons : bleu rafraîchissant en été et jaune chaleureux en hiver.
Le poste de conduite a été ouvert quelque temps aux visiteurs, histoire de se mettre quelques minutes dans la peau d'un traminot. L'ensemble est ergonomique et paraît simple, notamment le manipulateur de gauche qui mutualise traction et freinage. Les boutons et écrans, matérialisés par de simples autocollants, trahissent le fait qu'ils'agit seulement d'une maquette. Nul doute que les machinistes tourangeaux disposeront cependant d'un très beau jouet !
Beaucoup de présents, peu d'absents
Marisol Touraine, nouvelle présidente du conseil général, apparaît en bonne place sur les photos de famille. Jean Germain était aussi accompagné de ses fidèles adjoints Pierre texier (déplacements), Alain Devineau (urbanisme, patrimoine), Arlette Bosch (logement, affaires sociales) et Régine Charvet-Pello, avec son double titre d'adjointe à l'éducation et de membre de l'équipe de créateurs du tram et de la ligne. Le directeur de la maîtrise d'ouvrage déléguée Jean-Luc Paroissien est naturellement de la fête. Gérard Gilardeau, membre du comité de pilotage technique du tram et adjoint au maire de Joué, avait fait le déplacement, avec son collègue Jean-Gérard Paumier, maire de Saint-Avertin. Dans le tram ou sur le quai, on croisait aussi Serge Babary, président de la CCI d'Indre-et-Loire, son prédecesseur Roger Mahoudeau ou Jean-Pierre Lapaire, l'influent conseiller tramway de Jean Germain. Le centriste Pierre Louault, conseiller général et figure de proue de la droite aux dernières cantonales, est venu découvrir le tram, de même que Françoise Amiot, conseillère municipale d'opposition à Tours, qui a pourtant déposé un recours en justice contre la première ligne de tram. Sa collègue Sophie Auconie, députée européenne, et qui vient de créer son groupe d'opposition à la mairie de Tours, a posé en bonne place sur les photos. Le député de Tours Jean-Patrick Gille a lui aussi fait une discrète apparition.
De g. à d. : Régine Charvet-Pello, Jean-Gérard Paumier, Marisol Touraine, Arlette Bosch, Jean Germain (Pierre Louault est derrière lui) et Jean-Luc Paroissien.
Nulle trace, en revanche, de Claude Roiron, figure importante des quartiers nord de Tours traversés par le tram, de Marie-France Beaufils, maire de Saint-Pierre-des-Corps et membre du Sitcat, qui milite pour une seconde ligne irriguant sa ville. Martin Belnoue, sa première adjointe et vice-présidente du conseil général en charge des transports, était également aux abonnés absents. L'absence la plus incompréhensible demeure celle de Philippe Le Breton, maire Joué-lès-Tours, seule commune autre que Tours traversée par le tram.
Foire de Tours, du 6 au 15 mai 2011, Parc des expositions de Rochepinard. Ouverture de 10 heures à 20 heures tous les jours. Entrée et parking gratuits.