Enquête publique : premier bilan
Plus que cette semaine pour aller consulter les dossiers d'enquête publique concernant la première ligne de tram de l'agglomération. Vendredi soir se clôturera en effet cette ultime étape de concertation du projet, qui entrera alors pleinement en phase de réalisation. Après plus de trois semaines d'enquête, on peut tirer un premier bilan.
Quelques contestations
Le mail arboré du Sanitas aura déchaîné les passions. | Un nombre très restreint de contestations a réussi à déchaîner les passions sur la toile et dans la presse locale. Le principal point noir se situe au quartier Sanitas, où le tramway doit prendre la place d'un mail arboré. Bien que la plantation de nouveaux arbres soient prévue, la pilule ne passe pas pour de nombreux habitants. Lancée par Alain Beyrand, membre du CVL Tours-est, l'alerte "promenade Sanitas" a été relayée par des associations environnementales comme la Sepant ou l'Aquavit. Et même par le collectif Vélorution, qui organisait début juillet une manifestation sur place, en présence de la chaîne locale TV Tours. La polémique a même été reprise par le collectif TCSP 37, mené par la conseillère municipale d'opposition Françoise Amiot. De son côté, la mairie de Tours persiste et signe avec l'argument largement contesté de la mauvaise santé des arbres. |
De manière plus surprenante, le collectif créé aux Deux-Lions contre le passage de la ligne sur l'ancienne plateforme ferroviaire de la ligne de Sables d'Olonne s'est fait très discret. Depuis l'automne dernier, ce collectif propose en effet une pétition sur Internet pour que la ligne de tramway transite par l'avenue Jean Portalis, ce qui demande une autre orientation pour le pont sur le Cher. On aurait donc pu s'attendre à une forte présence médiatique de ce collectif, mais il n'en a rien été, tandis que les registres restent pauvres en remarques sur cette partie du tracé.
Un collectif politisé ?
Difficile pour Françoise Amiot de convaincre la population que son collectif TCSP 37 est dépolitisé, eu égard à sa fonction de conseillère muncipale d'opposition à Tours. Et la bassesse de certaines argumentations que l'on peut lire sur le groupe Facebook du collectif n'arrange rien. Ce sont toujours les mêmes termes de "communication transparente sur l'enquête publique" qui reviennent sur le devant de la scène, alors que la transparence se situe dans les dossiers eux-mêmes. De plus une longue interview d'Alain Devineau, adjoint au maire de Tours, paraissait dans la Nouvelle République le 15 juin, jour d'ouverture de l'enquête, pour la promouvoir. Un conseiller municipal, quand bien même d'opposition, n'est-il pas le mieux placé pour faire remonter les informations, plutôt que de ne faire que lancer des interrogations, même légitimes ?
Dommage que ce collectif ne soit pas plus constructif : il se contente de récupérer les contestations et les quelques contre-propositions de Tourangeaux qui paraissent dans la presse, plutôt que de monter un solide contre-projet. Que veut TCSP 37 s'il n'est pas ouvertement "anti-tramway" ? Certains parlent des évolutions des bus, notamment en terme d'émissions polluantes. Mais l'impératif principal, celui de la capacité de l'axe tourangeau nord-sud, est rarement évoqué, alors que le phénomène des trains de bus est toujours observé. Toujours est-il que le nombre d'inscrits au groupe Facebook de TCSP 37 reste modeste : 131 personnes seulement à ce jour, et il y avait déjà près de 115 personnes avant les diverses interventions de l'association dans les médias. Les contestations restent donc limitées et il n'y aura pas eu foule tous les jours sur les trois lieux d'enquête. | Fin juin, seule une poignée d'habitants ont répondu présent à la visite de l'enquête publique proposée par le collectif TCSP 37. |
Prolongations ?
Le géographe tourangeau Bruno Dewailly et le collectif TCSP 37 demandent une prolongation de deux semaines de l'enquête publique à son président, Raymond Haro, en mettant notamment en avant la faible disponibilité de la population en juin-juillet et la durée trop courte (30 jours) de l'enquête. Des interrogations fusent sur la légalité de certains procédés communicationnels, comme les marquages au sol tout au long du tracé. Le collectif TCSP 37 s'émeut également de voir fleurir les appels d'offre concernant la réalisation du tramway, alors que l'enquête n'est pas close. Pour l'instant, il ne semble pas y avoir de réponse de la part de la commission d'enquête concernant ces différentes requêtes.
Seul le tracé sur le mail du Sanitas peut donc susciter un suspense pour les mois à venir. A chaque nouvel article de presse, un changement de tracé devient de plus en plus probable. Reste à savoir à partir de quel moment les commissaires vont considérer que le nombre d'opposants au tracé par le mail est suffisant pour modifier le projet. Néanmoins les chances demeurent extrêmement minimes que la première ligne de tram ne soit pas déclarée d'utilité publique fin 2010 ou début 2011.