Enquête publique : premier bilan

Publié le par Arnoul MAFFRE

Plus que cette semaine pour aller consulter les dossiers d'enquête publique concernant la première ligne de tram de l'agglomération. Vendredi soir se clôturera en effet cette ultime étape de concertation du projet, qui entrera alors pleinement en phase de réalisation. Après plus de trois semaines d'enquête, on peut tirer un premier bilan.

 

Quelques contestations

DSC03404

Le mail arboré du Sanitas aura déchaîné les passions.

  Un nombre très restreint de contestations a réussi à déchaîner les passions sur la toile et dans la presse locale. Le principal point noir se situe au quartier Sanitas, où le tramway doit prendre la place d'un mail arboré. Bien que la plantation de nouveaux arbres soient prévue, la pilule ne passe pas pour de nombreux habitants. Lancée par Alain Beyrand, membre du CVL Tours-est, l'alerte "promenade Sanitas" a été relayée par des associations environnementales comme la Sepant ou l'Aquavit. Et même par le collectif Vélorution, qui organisait début juillet une manifestation sur place, en présence de la chaîne locale TV Tours. La polémique a même été reprise par le collectif TCSP 37, mené par la conseillère municipale d'opposition Françoise Amiot. De son côté, la mairie de Tours persiste et signe avec l'argument largement contesté de la mauvaise santé des arbres.

De manière plus surprenante, le collectif créé aux Deux-Lions contre le passage de la ligne sur l'ancienne plateforme ferroviaire de la ligne de Sables d'Olonne s'est fait très discret. Depuis l'automne dernier, ce collectif propose en effet une pétition sur Internet pour que la ligne de tramway transite par l'avenue Jean Portalis, ce qui demande une autre orientation pour le pont sur le Cher. On aurait donc pu s'attendre à une forte présence médiatique de ce collectif, mais il n'en a rien été, tandis que les registres restent pauvres en remarques sur cette partie du tracé.

Un collectif politisé ?

Difficile pour Françoise Amiot de convaincre la population que son collectif TCSP 37 est dépolitisé, eu égard à sa fonction de conseillère muncipale d'opposition à Tours. Et la bassesse de certaines argumentations que l'on peut lire sur le groupe Facebook du collectif n'arrange rien. Ce sont toujours les mêmes termes de "communication transparente sur l'enquête publique" qui reviennent sur le devant de la scène, alors que la transparence se situe dans les dossiers eux-mêmes. De plus une longue interview d'Alain Devineau, adjoint au maire de Tours, paraissait dans la Nouvelle République le 15 juin, jour d'ouverture de l'enquête, pour la promouvoir. Un conseiller municipal, quand bien même d'opposition, n'est-il pas le mieux placé pour faire remonter les informations, plutôt que de ne faire que lancer des interrogations, même légitimes ?

Dommage que ce collectif ne soit pas plus constructif : il se contente de récupérer les contestations et les quelques contre-propositions de Tourangeaux qui paraissent dans la presse, plutôt que de monter un solide contre-projet. Que veut TCSP 37 s'il n'est pas ouvertement "anti-tramway" ? Certains parlent des évolutions des bus, notamment en terme d'émissions polluantes. Mais l'impératif principal, celui de la capacité de l'axe tourangeau nord-sud, est rarement évoqué, alors que le phénomène des trains de bus est toujours observé.

Toujours est-il que le nombre d'inscrits au groupe Facebook de TCSP 37 reste modeste : 131 personnes seulement à ce jour, et il y avait déjà près de 115 personnes avant les diverses interventions de l'association dans les médias. Les contestations restent donc limitées et il n'y aura pas eu foule tous les jours sur les trois lieux d'enquête.

 

DSC04625

Fin juin, seule une poignée d'habitants ont répondu présent à la visite de l'enquête publique proposée par le collectif TCSP 37.

Prolongations ?

Le géographe tourangeau Bruno Dewailly et le collectif TCSP 37 demandent une prolongation de deux semaines de l'enquête publique à son président, Raymond Haro, en mettant notamment en avant la faible disponibilité de la population en juin-juillet et la durée trop courte (30 jours) de l'enquête. Des interrogations fusent sur la légalité de certains procédés communicationnels, comme les marquages au sol tout au long du tracé. Le collectif TCSP 37 s'émeut également de voir fleurir les appels d'offre concernant la réalisation du tramway, alors que l'enquête n'est pas close. Pour l'instant, il ne semble pas y avoir de réponse de la part de la commission d'enquête concernant ces différentes requêtes.

 

Seul le tracé sur le mail du Sanitas peut donc susciter un suspense pour les mois à venir. A chaque nouvel article de presse, un changement de tracé devient de plus en plus probable. Reste à savoir à partir de quel moment les commissaires vont considérer que le nombre d'opposants au tracé par le mail est suffisant pour modifier le projet. Néanmoins les chances demeurent extrêmement minimes que la première ligne de tram ne soit pas déclarée d'utilité publique fin 2010 ou début 2011.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> J'aime bien la phrase qu'il dit qu'il n'y a pas trop de contestations. c'est un peu logique dans une société comme la nôtre où un match de foot ou un défilé militaire provoque plus d'enthousiasme<br /> que la destruction de la nature.<br /> <br /> vous semblez paraitre bien confiant dans l'enquête publique.<br /> <br /> vous voulez un scoop? les commissaires enquêteurs sont bien souvent au botte des décideurs et rares sont les enquêtes publiques dont les résultats bloquent les projets.<br /> vous voulez un autre scoop? Lors de l'enquête publique sur IKEA, la multinationale avait les résultats avant tout le monde.Avant que l'enquête ne soit officiellement finie, elle avait déjà tout le<br /> dossier. Ce qui m'a dégouté de toute enquête publique parce que les dés sont tellement pipés que ça ne vaut pas le coup d'aller perdre son temps à aller écrire ce que personne ne veut entendre.<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> Il ne me semble pas que l'on puisse assimiler mes propos à la phrase suivante "Les interrogations fusent sur la légalité de certains procédés communicationnels".<br /> je vous rappelle ici mes propos à ce sujet : "En premier lieu, cette enquête intervient dans un contexte de préparation mentale que je qualifierai de « politique du fait accompli ». En effet, et<br /> au-delà de la précédente citation, la consultation visant à reconnaitre ou non l’utilité publique du projet est fortement « parasitée » par une campagne marketing tous azimuts (marquages au sol,<br /> affiches, site internet , articles de presse, maison du Tram, …) visant à créer autour du projet un état de fait - « Ici le Tram en 2013 » - tout à fait néfaste, voire même contraire, à l’esprit<br /> d’une Enquête d’Utilité Publique."<br /> Enfin, et dans un souci d'information publique, si vous le voulez, vous pouvez placer l'intégralité de ma lettre sous forme de commentaire. Ainsi, chacun pourra se faire une idée des propos que<br /> j'ai pu tenir. Parce que vous parlez de synthèse, mais là ce n'en est plus une.<br /> Bonne continuation d'enquête publique.<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> Je m'interroge quant au ton de cet article ?<br /> Je vous ai remis copie de ma lettre de demande de prolongation adressé à la commission d'enquête. Les arguments repris dans votre papier sont bien minces et bizarrement tournés. Je vous avez<br /> demandé de ne pas sacrifier l'esprit de mes remarques. Je constate hélas que ce n'est pas le cas.<br /> En tous cas, il faut croire que la commission a dû en apprécier autrement que vous ne le faites un certain nombre de remarques puisque la décision de prolonger l'enquête jusqu'au 30 juillet a<br /> été<br /> prise. Ce qui constitue, à mon sens, une décision sage, civique et d'intérêt public, face à un dossier aussi mal bouclé et un investissement financier aussi conséquent. Je salue le courage de<br /> la<br /> commission, car je pense que compte tenu de l'ambiance autour du projet, cela n'a certainement pas dû être facile, malgré les dispositions juridiques leur garantissant une indépendance.<br /> Bonne continuation<br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Pour limiter la longueur de l'article, je n'ai repris que les arguments que j'ai jugé les plus importants de votre courrier. J'ai beau relire l'avant-dernier paragraphe de l'article et je n'ai<br /> pas l'impression d'avoir porté un quelconque jugement de valeur à vos arguments, ni de les avoir présenté de façon à en limiter l'impact, bien que je les aie présentés de façon très synthétique.<br /> L'adverbe "notamment" laisse entendre que vous avez avancé d'autres arguments non repris ici.<br /> <br /> <br /> Je suis sincèrement désolé que vous ayez pu interpréter autrement cette partie de mon article. Je n'ai par ailleurs aucun problème avec le fait que l'enquête soit prolongée. Je compte moi aussi<br /> profiter éventuellement de ces deux semaines supplémentaires pour d'autres consultations des dossiers.<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Je vois que petit à petit tout le monde en arrive à parler de ce mail. Supprimer 600 mètres d'une promenade arborée en centre-ville, sur une artère de plus de 53 mètres de largeur (où le tram peut<br /> donc facilement passer à côté), est indigne et nos conseillers municipaux se conduisent lamentablement en essayant de le justifier ou en se taisant.<br /> <br /> L'enquête est prolongée jusqu'au 30 juillet. Cela montre deux choses importantes. 1) les arguments en faveur de cette prolongation étaient solides 2) la commission est indépendante. C'est de bonne<br /> augure.<br /> <br /> Je ne partage pas votre opinion concernant TCSP 37. D'un côté, ça me paraît certes un peu nébuleux avec des personnes aux orientations diverses, certaines anti-tram, d'autres modérément pro-tram.<br /> D'un autre côté, je comprends qu'une personne anti-tram soit amenée à corriger le tram proposé. Et je la soutiens quand son argumentation est pertinente. Pour défendre la sauvegarde du mail du<br /> Sanitas, il y a à la fois des pro-tram et des anti-tram et les uns ont autant raison que les autres. Peu importent les choix passés, l'essentiel est d'aménager au mieux le tram qui se met en place.<br /> Enfin, le fait qu'il y ait des personnalités politiques d'opposition est certes à prendre en compte, mais n'est pas suffisant pour estimer que ce collectif n'est "pas plus constructif". "Récupérer<br /> les contestations et les quelques contre-propositions" est honorable. Et c'est bien sur ce terrain là qu'il faut se battre, car "monter un solide contre-projet" vraiment différent de l'actuel<br /> serait, à mon avis, voué à l'échec.<br /> <br /> "Les contestations restent donc limitées" : là, vous êtes bien péremptif. Les registres d'enquête sont bien fournis (notamment quand je compare avec l'enquête de l'année dernière).<br /> <br /> "Seul le tracé sur le mail du Sanitas peut donc susciter un suspense pour les mois à venir" : pas du tout. Vous confondez deux choses, les sujets qui ont un impact médiatique et les autres. Pour<br /> une enquête publique telle que celle-ci, l'impact médiatique n'a aucune incidence, l'important c'est la pertinence des arguments. C'est la première chose que disent les commissaires-enquêteurs<br /> quand on s'adresse à eux. Donc, contrairement à ce que vous dites, "le nombre d'opposants au trajet par le mail" n'a aucune importance. Seule compte l'argumentation, et c'est bien pour cela que je<br /> suis très optimiste depuis ma première rencontre avec les commissaires enquêteurs.<br /> <br /> Personnellement , cela m'a amené à changé de "tactique". Alors qu'avant l'enquête j'ai essayé de faire du bruit autour du mail du Sanitas (d'autres m'ont relayé après), j'ai ensuite fait mon<br /> enquête seul dans mon coin (enfin, pas tout à fait), et j'ai peaufiné mon argumentation. J'ai ainsi découvert qu'une vingtaine de platanes doivent être abattus pour rien en plein coeur de la ville,<br /> entre la place Jean Jaurès et la rue Charles Gille. Je sais qu'il y a là de quoi indigner de très nombreux tourangeaux. Comme pour le mail, j'aurais pu essayer d'alerter les médias et ça aurait<br /> probablement marché au bout de quelques temps. Je me suis contenté d'argumenter du mieux que je pouvais. Et pas seulement là, aussi sur tout le parcours.<br /> <br /> J'en arrive à deux gros dossiers en cours de finition et disponibles sur mon blog :<br /> - le Sanitas : http://pressibus.free.fr/blogcvl/promenade/Sanitas4.pdf (reprenant ma page http://pressibus.free.fr/blogcvl/promenade/index.html)<br /> - l'arborisation des stations : http://pressibus.free.fr/blogcvl/stations/Stations1.pdf (reprenant ma page http://pressibus.free.fr/blogcvl/stations/index.html)<br /> <br /> J'attire votre attention sur la conclusion de ce deuxième dossier, intitulée "Pour un développement de la trame verte", où je demande énergiquement que la dérive actuelle soit corrigée, pour<br /> rétablir l'ambition initiale du projet, que je qualifie de "révolutionnaire". Je ne m'attendais pas en entamant cette étude à conclure ainsi...<br /> <br /> Au passage, je suis à l'écoute des remarques que l'on peut me faire... Et j'espère que ceux qui liront ces dossiers auront aussi envie de s'intéresser au sujet.<br /> <br /> Donc, des constestations, il y en a ! Pour moi et bien d'autres, il ne s'agit pas de démolir, mais d'améliorer. La mise en oeuvre de ce tram m'apparaît tellement médiocre (au moins du point de vue<br /> environnemental qui m'intéresse), qu'il y a bien besoin d'une prolongation de 2 semaines et de davantage de personnes, de tout bord, pour améliorer ce qui peut l'être.<br /> <br /> <br />
Répondre