Sanitas : les habitants disent adieu au mail
Jeudi, alors qu'une bonne moitié du mail arboré du Sanitas était encore debout, les passants pouvaient lire les quelques mots écrits par des militants anti-abattage et des habitants du quartier, apposés sur des pancartes attachées aux arbres. Une façon pour tous de dire au revoir, dans une tristesse recueillie, parfois non sans amertume ou sans colère, à ces arbres âgés d'une cinquantaine d'année pour les plus vieux.
Jeanine, 70 ans : "C'est un massacre, c'est le désert. Si c'est une histoire écolo, je veux bien. Mais je connais plein de gens qui auraient dit non à l'abattage, si au moins y'avait eu un référendum... Y'a aussi des gens qui se demandent pourquoi on a pas été consultés."
Isabelle, 49 ans : "Ce serait bête de couper ces arbres, les trottoirs vont être nus !! Je suis pour le tramway, ça fait moins de bus, de voitures, de pollution, mais ça aurait ét plus intelligent d'aménager entre les arbres plutôt que de les couper."
Le collectif Vélorution Tours s'affiche aussi.
"Au Sanitas, y'a des sapins qui sont morts. Eux, ils nous les laissent alors qu'ils abattent les beaux arbres. Cela fait 30 ans que j'habite ici, y'a pas de considération pour les habitants. Les arbres, ça faisait un peu de nature. Le jet d'eau, ils l'ont fait sauté, tout ça pour mettre du béton et un rond-point à la place." Rappelons tout de même à cette habitante du Sanitas que le rond-point Saint-Paul sans jet d'eau n'est que provisoire, le temps de construire la ligne de tram et de réintroduire l'eau sous forme d'un "miroir" sur lequel se reflètera l'église. Le carrefour des boulevards de Lattre de Tassigny et de Gaulle sera réaméngé avec des feux tricolores.
Freddy, 25 ans : "Cela va faire vide, ça fait longtemps qu'ils sont là ces arbres. Le tram ? Il va m'apporter plus de bruit et pas d'avantage de transport. Ici, c'est le meilleur coin pour se poser dans le quartier."
Françoise, 54 ans : "Moi, je suis de la région parisienne et quand je suis arrivée à Tours, j'ai trouvé très beau cette ville aérée et pleine d'arbres."
"Etes-vous prêts à me voir mourir ?" en guise de conclusion. Reste à savoir qui c'est, vous.
Le tram en phase destructive L'abattage de ces arbres, comme la démolition de l'îlot Vinci prévue pour la fin de l'été et évoquée aujourd'hui dans la Nouvelle République (1), font partie de la phase destructive préalalble au lancement de la phase constructive du tramway. Le début des travaux de plateforme est en effet imminent - si ce n'est effectif - au Sanitas, le long du lac de la Bergeonnerie ou encore rue du Colombier. La phase constructive est bien avancée du côté du pont sur le Cher, où les armatures métalliques sont en cours d'installation pour la pile sud. Vivement la généralisation des ces travaux de construction que l'on espère les plus intéressants possibles. En souhaitant qu'ils fassent oublier les dures images des intenses abattages de cette semaine. |
(1) La Nouvelle République, 9 avril 2011, "Ilot Vinci, le blues des commerçants évincés".
Les abattages de cette semaine en (dures) images :
La Nouvelle République : "Les défenseurs des arbres ne se laissent pas abattre".
France 3 Centre : "Tours : ils grimpent aux arbres pour les sauver".
TV Tours : "Les arbres du Sanitas coupés (Tours)" et "Les travaux du tram font des victimes : les arbres".