45 000, comme 45 000 euros pour la CUB

Publié le par Arnoul MAFFRE

En désignant Alstom comme fournisseur du dispositif d'effacement de la ligne aérienne de contact sur 1800 mètres, avec sa technologie d'alimentation par le sol (APS), le Sitcat a indirectement enrichi... la communauté urbaine de Bordeaux (CUB). En effet, suite à de nombreux soucis techniques de toute première jeunesse du système, le maître d'ouvrage du tram bordelais a réclamé son dû à Alstom en sa qualité de cobaye. L'APS n'avait presque pas été testé grandeur nature avant d'être installé dans les rue bordelaises(1), Alain Juppé ayant choisi de parier sur cette technologie.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f5/Bordeaux-aps%2Bisolation%26joint.jpg/800px-Bordeaux-aps%2Bisolation%26joint.jpg

Portion d'APS (Wikipedia Commons). Bordeaux, été 2006.

La CUB a ainsi obtenu le versement de royalties à raison de 12,50 euros par mètre linéaire de technologie APS vendue entre 2006 et 2011(2). A Tours, le rail central alimentera 1800 mètres de double voie soit 3600 mètres linéaires, ce qui correspond, sauf modification du contrat, à une somme de 45 000 euros pour la CUB à verser par le constructeur. Et peut-être plus si des l'APS est posée dans le centre de maintenance, ce qui paraît probable. Le tarif pour la CUB sera dégressif à partir de l'année prochaine. Et cinq ans plus tard, ce sera "tout pour Alstom" !

Maintenant ça marche, mais...

Après Bordeaux, l'APS a été vendu à plusieurs villes de France et du monde, et ce dès 2006, dans les premiers mois de la vraie fiabilité du système à Bordeaux. Cependant, cette agglomération pionnière a été quelque peu refroidie par les très médiatisés balbutiements de la technologie, qui avaient même gâché l'inauguration du réseau. En banlieue de Bordeaux, certaines communes ont souhaité abandonner l'idée de l'APS pour les prolongements de lignes.

Depuis, les commandes de 2006 se sont concrétisées. Angers essaie ses deux sections alimentées par le sol avant l'ouverture de sa ligne en juin prochain. Il semblerait que le tram n'a eu aucun problème pour parcourir la rue de la Roë, une artère pentue équipée du système. A l'orée du lancement des marches à blanc, le système fonctionne également correctement à Reims. Croisons les doigts pour qu'il en soit de même à Tours... mais on n'en est pas là !


(1) Innotrans, la filiale marseillaise d'Alstom à l'origine du produit APS, avait fait des essais hors service commercial sur la désormais disparue ligne de tram 68 de la cité phocéenne.

(2) 20Minutes Bordeaux, 25 septembre 2006, "Tram qui roule rapporte à la CUB".

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> "La ligne 68 du tram de Marseille a disparu..." plus exactement son exploitation a cessé en 2004.<br /> Néanmoins depuis 2007 la ligne de tramway T1 réutilise le parcours Noailles-Blancarde de cette ligne et en particulier le tunnel sous "La Plaine".<br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Tout-à-fait, mais les rames ont disparu tout autant que l'infrastructure de la ligne 68. Voies et caténaires sont neuves.<br /> <br /> <br /> Pour continuer cette petite digression, on peut d'ailleurs regretter que le tunnel n'ait pu être réutilisé qu'en voie unique, le gabarit des nouvelles rames empêchant la pose d'une nouvelle<br /> double voie.<br /> <br /> <br /> <br />