Alstom, sans surprise
Alstom vient de remporter le marché des rames du futur tramway de Tours. L'annonce a été faite à l'issue de la réunion du Comité syndical du Sitcat tenue aujourd'hui. Il s'agit d'un marché de 73 millions d'euros consistant en la fourniture de 21 rames de près de 43 mètres de longueur, plus cinq en option, accompagnée d'un système d'effacement de la LAC (ligne aérienne de contact) sur 1500 mètres. L'entreprise a été choisie également sur sa capacité à respecter le design "Curseur" conçu par le comité "Ensemble(s) la ligne", mené par le cabinet RCP. La firme française remplit donc ces conditions et livrera les rames de sept caisses Citadis 402 à partir du printemps 2012, ainsi qu'une maquette à l'échelle 1 en mai prochain. L'assemblage des rames s'effectuera dans l'usine d'Aytré, près de La Rochelle.
Une rame Citadis 402 sur le réseau TAG de Grenoble. Assurant un service de la ligne C, elle redémarre de la station Hôtel de Ville. Grenoble, août 2009.
Le système d'effacement de LAC sera donc la fameuse APS (alimentation par le sol, le sigle étant déposé par Alstom). Connu pour ses déboires de jeunesse à Bordeaux, le système fonctionne bien désormais, et Angers, Reims et Orléans vont inaugurer des lignes équipées de cette technologie. Tours sera donc la cinquième ville au monde à faire rouler un tramway à APS.
Le produit Citadis est une véritable success story pour Alstom. Plus de 1000 rames sont sorties des ateliers d'Aytré et circulent à Paris, Barcelone, Dubaï, Lyon, Alger ou Le Mans. Ce tramway, à plancher bas intégral et assemblé par modules, est éventuellement extensible en longueur. Mais c'est surtout la face avant, à customiser pour faire de ses véhicules des modèles uniques, qui a fait le succès de ces rames.
Rame Citadis 402 du T3 parisien (tramway des Maréchaux), stationnant sur le tiroir du terminus Pont du Garigliano. Il s'agit du premier tram designé par le cabinet tourangeau RCP. Pont du Garigliano, Paris, 8 juillet 2010.
Point rassurant des annonces du jour : le budget alloué au marché des rames et du dispositif d'effacement de ligne aérienne n' pas été dépassé ; il est même inférieur, avec ses 73 millions d'euros, à celui qui avait été prévu et annoncé en enquête d'utilité publique (76,2 millions d'euros).
La LAC s'efface encore un peu plus Il était prévu de longue date que la zone équipée d'un dispositif d'effacement de ligne aérienne de contact se situe entre la place Choiseul et la place Jean Jaurès, soit 1500 mètres. La décision a finalement été prise de prolonger ce mode d'alimentation (qui est donc l'alimentation par le sol fournie par Alstom) au sud, de la place Jean Jaurès à la gare de Tours. Un choix sans doute bienvenu au vu de la préservation du patrimoine, notamment près de la gare. Mais pour un coût qui sans doute eut été équivalent, pourquoi ne pas avoir privilégié l'avenue de la Tranchée pour prolonger la partie en APS ? La demande avait en effet émané, lors de l'enquête d'utilité publique, de ne pas installer de câbles entre les arbres de cette majestueuse artère. Peut-être une question d'incompatibilité de l'APS avec la forte pente de la Tranchée ? |